Nous avons interpellé le Collège sur la 5G lors du Conseil communal ce 28 mai.

L’Echevine de l’environnement et de la santé nous a indiqué que malgré qu’Esneux n’était pas concerné par le lancement avorté de la forme « light » de 5G par Proximus, le Collège avait pris la décision, le 18 mai, d’interroger la Ministre wallonne de l’Environnement sur les mesures prises par la Région pour garantir le respect de l’évaluation préalable des incidences environnementales du déploiement de la 5G et lui demander de faire remonter en classe 2 les futures antennes destinées à la 5G, ce qui nécessiterait l’accord du Collège et une enquête publique pour leur installation.

Nous avons rappelé que, bien qu’Esneux n’était en effet pas visée par l’annonce de Proximus, elle sera concernée, comme tout le territoire belge, par la décision qui sera prise, vraisemblablement dans les prochaines semaines, par l’IBPT dans le cadre de sa procédure d’attribution des droits de fréquence « provisoires » (du provisoire de potentiellement 4 ans renouvelables !). Cette procédure d’attribution a été lancée en-dehors du processus gouvernemental (à l’arrêt depuis juillet 2018) et sa légalité est plus que douteuse. La décision imminente de l’IBPT sera donc prise sans études d’incidences ! En outre, même si les nouvelles antennes étaient soumises à un permis d’environnement, quid des anciennes ? Ne pourront-elles pas être adaptées sans permis ? L’Echevine n’a pas pu nous rassurer sur ce point.

L’initiative prise par le Collège ne nous semble donc pas suffisante pour garantir qu’il n’y aura pas de déploiement de la 5G sur le territoire de la commune avant étude d’incidences. Nous avons par conséquent interrogé l’Echevine sur les mesures que pourrait prendre la commune pour l’empêcher (recours contre la décision de l’IBPT ? …). Celle-ci nous a indiqué espérer que la Ministre pourrait agir. Eu égard à l’imminence du déploiement dans le cadre de la procédure IBPT, cette réponse ne nous semble pas satisfaisante. 

Nous pensons en effet qu’il faut s’opposer au déploiement de la 5G tant que ne sont pas produites des études approfondies sur ses effets sur la santé humaine et sur l’environnement, menées par des experts indépendants et sur une période suffisante pour offrir le recul indispensable à toute décision réfléchie. Nous estimons également que Proximus ferait mieux d’investir prioritairement dans le déploiement de la fibre, spécialement dans les communes rurales mal équipées. Enfin, nous sommes choqués de voir que le Pouvoir communal, le plus proche du citoyen, est laissé dans l’ignorance et délesté de ses prérogatives dans des matières aussi importantes en termes de santé et d’environnement.

Notre proposition

Suite à l’annonce par Proximus de déployer la technologie 5G « light » dans 30 communes belges (dont Esneux ne faisait pas partie), le groupe Ecolo Esneux-Tilff prend acte de la décision du Collège communal de notre commune d’interroger la Ministre de l’Environnement du GW sur les mesures prises par la Région sur le
plan environnemental et de lui demander de faire remonter en classe 2 les futures antennes destinées à la 5G.

Cependant, à nos yeux, cette décision du Collège communal n’est absolument pas à la hauteur de l’enjeu et n’est pas suffisamment exigeante eu égard à l’imminence de la décision d’octroi des fréquences provisoires par l’IBPT.

C’est pourquoi, lors du Conseil communal du 25 juin, Ecolo Esneux déposera une motion demandant que la Commune d’Esneux , au nom du principe de précaution, déclare clairement :
– qu’elle s’oppose au déploiement de la 5G sur son territoire tant que des études approfondies sur ses effets sur la santé humaine et sur l’environnement, menées par des experts indépendants et sur une période suffisante pour offrir le recul indispensable à toute décision réfléchie ne sont pas produites ;
– qu’elle exercera au besoin toutes les voies de recours qui s’offrent à elle dans ce but ;
– qu’elle écrit en ce sens au Gouvernement fédéral et au Gouvernement wallon, en leur demandant d’instituer un moratoire sur la 5G aussi longtemps que ces études n’ont pas prouvé clairement la non-nocivité de la 5G sur la santé ;
– qu’elle exige de Proximus d’investir prioritairement dans le déploiement de la fibre, spécialement dans les communes rurales mal équipées ;
– qu’il n’est pas acceptable que le pouvoir communal, le plus proche du citoyen, soit laissé dans l’ignorance et délesté de ses prérogatives dans des matières aussi importantes en termes de santé et d’environnement.