Le triste anniversaire de l’accident grave de Fukushima a été, ce 10 mars 2013, l’occasion de manifestations dans le monde entier, notamment, chez nous à Tihange.
Si un incident du même ordre que Three Mile Island (1979), Tchernobyl (1986) ou Fukushima (2011), devait survenir à Huy, notre commune devrait définitivement être évacuée par la population qui voudrait se mettre à l’abri d’une contamination importante.
C’est dire que le nucléaire nous concerne. Un « incident », comme le dit pudiquement le secteur nucléaire à propos de Fukushima qui a rapidement été classé 5, serait une catastrophe de premier ordre pour Esneux.
Le débat du nucléaire est une chose acquise : le dossier a été visité et revisité par les experts et les vulgarisateurs et la cause est entendue, sans appel. Le débat sur cette question n’a donc plus de sens.
Mais des journalistes peu informés tentent régulièrement de ramener dans l’arène des experts opposés pour relancer un débat clos, entendu, jugé. Cela les dispense de prendre clairement position à l’encontre des pouvoirs publics qui ont tant de peine à trancher courageusement en vertu du principe de précaution et en dépit du puissant lobby énergétique.
L’anniversaire de Fukushima en a encore été l’occasion, pour la LLB de confronter des protagonistes appelés à se positionner. Il intéressera probablement les citoyens de la commune d’apprendre qu’un de ces protagonistes est esneutois : Francis Leboutte. Lire son plaidoyer pour une sortie accélérée du nucléaire.
En parallèle, le journaliste à convoqué le point de vue d’un des « pères du nucléaire civil belge« , celui qui, quelques jours après l' »incident » de Fukushima, déclarait sur les ondes de la RTBF : « les ingénieurs et les autorités ont la situation sous contrôle. Elle évolue, c’est tout. »
Dès lors, le lecteur ne perdra pas de vue que, c’est sûr, nos responsables politiques belges savent s’entourer des bonnes personnes, tel ce triste sire, Pierre Klees qui a été vice-président de la Commission « Énergie 2030 » chargée par le gouvernement d’une étude sur l’avenir énergétique du pays …
Voici la confrontation des points de vue, parue dans LLB le 12 mars 2013.
La fission nucléaire est une grande avancée technologique mais certainement pas un progrès.
Pourquoi les écologistes sont-ils fermés au nucléaire ?
La question revient souvent dans la bouche des admirateurs de cette technologie sophistiquée.
Certes, les centrales électriques au charbon étaient et sont encore polluantes mais ces pollutions sont relatives. Le risque d’un accident nucléaire grave est inadmissible pour un gestionnaire public.
Et que pouvons-nous faire des déchets ? Au mieux, ils sont stockés, sans solution. Cette absence de solution fait du nucléaire un dossier incomplet qui doit évidemment être retourné à ses auteurs qui sont invités à ne pas revenir tant qu’il n’y a pas de solution. Serions-nous en état de guerre et serions-nous de ces militaires pour qui tout moyen est bon tant qu’il casse l’ennemi et tant pis pour les dommages collatéraux ? Cet état d’esprit dépourvu de toute éthique peut être celui du lobby financier nucléaire, mais pas le nôtre.