Une grande partie de la pensée économique actuelle remonte au 19e siècle, au marxisme et au capitalisme.


Ces deux modèles ont montré leurs limites : l’histoire des pays de l’Est suggère que le premier est utopique. Quant au second, on connaît ses conséquences : les délocalisations et l’exclusion nous les rappellent chaque jour.

Par-delà ces deux alternatives, une nouvelle conception du travail est née : l’entreprise d’économie sociale (EES). Refusant l’assistanat, elle utilise des activités marchandes, garantissant son autonomie, dans un but de service aux membres et à la collectivité, plutôt que de profit. Elle fonctionne selon un processus décisionnel démocratique assurant la primauté du travail sur le capital et adopte une politique de développement durable. Partout en Europe, ces EES fleurissent dans les secteurs négligés par le public et le privé : formation des chômeurs, services de proximité et recyclage. Profondément ancrées dans le tissu local, elles créent de nombreux emplois (plus de six millions en Europe).

À Esneux, nous connaissons TERRE, qui assure la collecte et la valorisation des papiers et des vêtements réutilisables. Il y a aussi les entreprises de formation, qui organisent tous les stages du FOREM : notons l’ouverture récente d’un garage à Tilff, géré par une entreprise d’insertion (ME-CA Insert), qui complète le travail de l’Escale du Nord, entreprise de formation en mécanique et menuiserie.

ÉCOLO soutient ces expériences économiques et ouvre les pistes suivantes pour leur développement :

  • Un cadre légal mieux adapté : la loi reconnaît la finalité sociale des EES mais néglige de demander qu’elles adoptent une organisation interne également sociale, si bien que la relation patron/employé est trop souvent maintenue.
  • Le système des titres-services, qui offre une couverture sociale et une pension aux aides ménagères et qui tend à convertir les ALEm en EES, devrait être étendu à d’autres activités que le nettoyage.
  • La diversification des activités des EES vers d’autres secteurs que la formation et l’insertion, par exemple la rénovation urbaine et l’environnement.
  • La simplification des formalités de création et de gestion d’EES et la coordination des services fédéraux et régionaux.
  • L’introduction d’un mécanisme de préfinancement et d’un fonds de garantie de l’économie sociale, qui remédieraient aux retards de versement des subsides (plusieurs mois en 2004).
  • L’inclusion de clauses sociales, environnementales et éthiques lors de la passation de marchés publics.
    L’économie sociale change : d’effort charitable, elle devient un acteur important de l’économie, véritable alternative au secteur marchand et au secteur public.