De l’aide sociale à l’action sociale… Les CPAS aujourd’hui se veulent
dynamiques, multiplient les initiatives, développent des parcours
d’insertion sociale et professionnelle, n’assistent plus mais dépannent
et responsabilisent.
Malgré cela, ils véhiculent une image très négative. Bénéficier de l’aide du CPAS est considéré comme un signe de pauvreté, d’exclusion. Pourtant, le nombre de citoyens qui font appel à ses services augmente et l’intervention communale dans son budget suit le mouvement.
Ces constats à priori paradoxaux dépassent le cadre de la Commune et sont inhérents à notre modèle de société. Le CPAS accueille les exclus de l’ONEM, toujours plus nombreux. Ce glissement n’est pas anodin. Avec la révolution industrielle, la machine travaille plus et plus vite que l’homme. On peut produire en grande quantité des biens et des services mis à la disposition des citoyens. Déjà en 1958, dans la condition de l’homme moderne, Hannah Arendt disait : « ce que nous avons devant nous, c’est la perspective d’une société de
travailleurs sans travail, c’est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire ».
Dans sa lutte contre le chômage, le Fédéral prône la formation, la responsabilisation des chômeurs sous peine d’être (encore un peu plus) exclus de l’Onem et donc d’émarger au CPAS… Et ce faisant, ne conteste pas la nature même de ce chômage. Cela entretient le mythe d’une sortie de la crise par la polyvalence du travailleur et sa flexibilité !
Au-delà de la lutte contre le chômage qui nous mobilise pour
conserver les emplois, ECOLO lutte plus globalement contre la misère généralisée qu’engendre les idéologies de droite…sous peine de voir les CPAS submergés par toutes sortes de demandes touchant aux besoins vitaux.
En effet, le CPAS garantit les cautions locatives de plus en plus difficiles à payer. Il aide une partie non négligeable de la population à avoir accès aux soins de santé. Le CPAS aide de plus en plus de personnes âgées à régler les frais d’hébergement en maison de retraite et multiplie les interventions dans les frais de chauffage. Le CPAS accorde
des aides urgentes afin d’assurer certains frais de scolarité…
Tout cela parce qu’une partie de nos concitoyens ne bénéficie pas d’un revenu suffisant. Pour ÉCOLO la première étape du processus consiste à augmenter le revenu d’intégration, les allocations sociales, les pensions les plus basses afin que chacun puisse vivre avec dignité.
Quant à l’intervention communale dans le budget du CPAS, elle
pourrait être largement réduite si l’État fédéral acceptait, comme le demande ÉCOLO, de faire passer son taux de remboursement du revenu d’intégration de 50% à 90%.
Les sommes ainsi épargnées par la Commune permettrait à celle-ci de développer par exemple une politique de logement social plus cohérente et de proposer, progressivement, une alternative abordable à l’épineux problème du logement précaire.