Le Parlement wallon vient de voter un décret qui prévoit de doter d’aménagements cyclables de qualité les voiries régionales lors de chaque chantier de réalisation, d’aménagement ou de réfection. Notre proposition est d’étendre ce type de dispositif à l’échelle des voiries communales.
Nous avons donc demandé ce jeudi 16 mai l’inscription du point ci-dessous à l’ordre du jour du Conseil communal du jeudi 23 mai prochain. Pour rappel, les séances du Conseil communal sont publiques (sauf points relatifs à des personnes). N’hésitez pas à venir y assister (20h, Administration communale d’Esneux).
Le transport est un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. L’Agence wallonne de l’Air et du Climat (AwAC) rapporte qu’en 2017, ceux-ci représentaient 25% du total des émissions régionales. Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, il est impératif d’offrir à tous les citoyens des alternatives à la voiture individuelle. Les transports en commun constituent une partie de la solution mais la mobilité douce peut également permettre au plus grand nombre de réaliser une partie des déplacements qui sont, actuellement, réalisés en voiture. La récente stratégie FAST (Fluidité, Accessibilité, Santé/Sécurité et Transfert Modal) développée par le Gouvernement wallon ne dit pas autre chose puisqu’elle a pour ambition de développer massivement la pratique du vélo et de faire passer sa part modale dans la mobilité des personnes de 1 à 5% entre 2017 et 2030.
Force est de constater que le développement de la pratique du vélo pour les déplacements quotidiens (domicile-travail, école, commerces…) n’est absolument pas à l’heure actuelle à la hauteur de ces objectifs en Wallonie. Notre commune ne fait pas exception à cette règle.
Un des principaux arguments qui a souvent été avancé pour expliquer la différence de développement des pistes cyclables en Wallonie et en Flandre ou aux Pays-Bas est le relief de notre région qui est trop pentu et empêcherait la pratique du vélo au quotidien. L’arrivée massive de vélos à assistance électrique sur le marché change radicalement la donne. En effet, cette nouvelle technologie ‘aplanit’ réellement le relief. La majorité des citoyens sont maintenant en capacité de se déplacer d’un village à l’autre à vélo.
Le Parlement wallon vient de voter un décret qui prévoit de doter d’aménagements cyclables de qualité les voiries régionales lors de chaque chantier de réalisation, d’aménagement ou de réfection.
Etendre le dispositif mis en place par le décret du Parlement wallon à l’échelle des voiries communales permettrait de disposer d’ici quelques années d’infrastructures cyclables de qualité permettant la pratique du vélo au quotidien dans de bonnes conditions de sécurité.
Il serait utile d’identifier lors de la phase 3 du Plan Communal de Mobilité en cours de réalisation (actions à mettre en œuvre) les tronçons prioritaires de voiries communales à aménager pour les cyclistes et de déterminer les aménagements cyclables les plus adéquats à installer.
Enfin, il est indispensable de consulter les associations d’usagers (cyclistes quotidiens) présentes dans la commune dès la phase de planification initiale des travaux, afin de bénéficier de leurs informations et de leur expérience, ainsi que les comités de quartier concernés.
Voici le projet de délibération que nous avons déposé ce jeudi 16 mai :
Le Conseil communal,
Vu la demande d’inscription d’un point à l’ordre du jour sollicitée par le groupe ECOLO concernant les aménagements cyclables à prévoir lors de tous travaux de création, d’aménagement et de réfection de voiries communales ;
Vu le Code de la démocratie locale et de la décentralisation ;
Vu la stratégie « Vision FAST – mobilité 2030 » récemment adoptée par le Gouvernement wallon qui vise, entre autres, à porter la part modale du vélo dans la mobilité des personnes à 5% en 2030, contre 1% en 2017 ;
Vu le Plan Urbain de Mobilité adopté par le Conseil Communal du 4 février 2019 répondant au principe « STOP » qui recommande aux politiques de mobilité de prêter d’abord attention aux piétons, ensuite aux cyclistes, puis aux transports publics et finalement aux voitures individuelles ;
Vu la Circulaire ministérielle du 15 octobre 2018 relatif au droit de tirage dans la mise en œuvre des plans d’investissements communaux, dont un des objectifs est l’amélioration de la mobilité durable ;
Considérant le poids considérable du transport dans les émissions de gaz à effet de serre wallonnes (25% du total des émissions en 2017) et la nécessité de proposer des alternatives structurelles pour permettre à tous d’adopter des modes de déplacements moins polluants ;
Considérant l’engagement pris par la Commune dans le cadre de l’Agenda 21 adopté en juin 2012 de favoriser la mobilité douce intra-communale et développer des solutions alternatives à l’utilisation individuelle de la voiture ;
Considérant la volonté de la Commune, exprimée dans la Déclaration de Politique Communale 2018-2024, de favoriser et renforcer la mobilité douce, en accroissant le réseau de pistes cyclables ;
Considérant le Plan Communal de Mobilité en cours d’élaboration, dont les phases 1 et 2 (état des lieux et objectifs) ont été réalisées, et dont la phase 3 (actions à mettre en œuvre) est en cours d’élaboration ;
Considérant la très faible part modale apparente des déplacements cyclables dans notre commune pour les déplacements quotidiens (domicile-travail, école, commerces…) ;
Considérant le manque récurrent d’investissements, en Wallonie, en matière d’infrastructures cyclables ;
Considérant les ventes de plus en plus importantes de vélos à assistance électrique qui suppriment les difficultés de la pratique du vélo, liées au relief ;
Considérant que des infrastructures plus sûres, plus confortables et plus directes pour les cyclistes, comme des pistes cyclables séparées, sont de nature à inciter à la pratique du vélo au quotidien et à diminuer fortement le risque d’accidents ;
Considérant l’intérêt d’une pratique régulière du vélo en matière de santé publique ;
Considérant l’importance des budgets communaux en matière d’entretien de voiries ;
Considérant l’information et l’expérience qui peuvent être apportées par les associations d’usagers (cyclistes quotidiens) présentes dans la commune et les comités de quartier concernés ;
A l’unanimité DECIDE :
Article 1
Lors de travaux de réalisation, d’aménagement ou de réfection d’une voirie communale, le Collège ou, le cas échéant, toute autre personne morale de droit public à l’initiative de ces travaux, garantit que cette voirie est dotée d’aménagements cyclables de qualité, tels que définis par le Collège.
L’obligation d’équiper les voiries communales en aménagements cyclables de qualité est effective dès l’éventuelle phase de planification initiale des travaux. Elle s’accompagne de la consultation des associations d’usagers (cyclistes quotidiens) présentes dans la commune et des comités de quartier concernés.
Si de tels aménagements ne sont pas possibles, leur non-réalisation sera dûment motivée.
Article 2
Les services communaux en charge de l’entretien des voiries procèdent à l’entretien des zones cyclables et, au minimum, à l’entretien ordinaire, l’entretien extraordinaire et au service d’hiver.
Les marquages destinés aux cyclistes sont rafraichis concomitamment à ceux destinés à la circulation automobile.
Article 3
Lors de la phase 3 du Plan Communal de Mobilité en cours de réalisation (actions à mettre en œuvre), les tronçons prioritaires de voiries communales à aménager pour les cyclistes sont identifiés et les aménagements cyclables les plus adéquats à installer sont déterminés.