Un ordre du jour pléthorique nous attendait ce 23 septembre pour ce conseil communal d’après
crise. Un ordre du jour chargé, mais normal pour un conseil communal de rentrée : de nombreux
points concernaient d’ailleurs l’organisation des écoles communales. Et d’autres faisaient référence à
la gestion des inondations pour lesquels il s’agissait d’avaliser les décisions du Collège à propos
d’achats et de procédures effectués depuis le 15 juillet. A noter aussi que c’était le premier Conseil
Communal depuis longtemps qui se déroulait en séance publique, avec des citoyens présents pour
suivre le débat !
Le premier point (point 6) qui a retenu notre attention évoquait la convention entre la Commune et le
propriétaire de la grande surface de Mery pour l’installation du centre d’aides qui est depuis la fin
août géré par la Croix-Rouge. Convention, qui prévoit, et c’est à souligner, un loyer de location de
2000€ par mois qui sera pris en charge par l’ONG (au départ, c’était la commune qui devait payer
cette location). Nous avons voulu entendre la majorité sur le fonctionnement du centre. D’après le
Collège, ça se passe bien : repas, activités et permanences sociales et juridiques. 350 repas sont
encore préparés chaque jour. A partir du 27 septembre, après le départ de l’armée, c’est la
Croix-Rouge qui reprendra la préparation et la distribution des repas. Par contre, la quantité de vivres
disponibles pour ceux qui en ont encore besoin est très limitée. Le Collège annonce que
prochainement des paniers fruits et légumes, qui seront fournis par des producteurs locaux, seront
disponibles sur commande.
Au point 7, il est question d’une convention de prêt de l’ancienne enseigne de l’ancien « Hôtel du
Casino » qui est situé sur la Place de Tilff. Nous avons évidement voté pour. Il vaut mieux que ce petit
patrimoine tilffois soit mis en valeur, certes dans un espace privé (mais accessible aux clients du
restaurant), plutôt qu’entreposé à l’atelier communal.
Le point 10 concerne la ratification du dossier de candidatures POLLEC 2021 – Volet 2 « Projet ».
Pierre J en a profité pour poser différentes questions à ce sujet, notamment sur le remplacement par
l’aide à l’audit énergétique de la prime d’aide à l’isolation de 150€. Nous avons aussi interrogé sur
l’estimation du temps de travail suite aux remarques du Directeur Financier. D’après le Directeur
Général, c’est une estimation du temps si 100% de l’enveloppe est utilisée. Il existe déjà une aide à la
réalisation d’un audit énergétique pour les personnes à faible revenu, c’est une aide du CPAS. La
nouvelle prime est donc plutôt orientée vers un public à revenu un peu plus élevé (disons “la classe
moyenne inférieure”). Nous avons approuvé ce choix.
Au point 13, il était question du remplacement de l’éclairage public traditionnel par de l’éclairage LED.
Au départ, nous voulions nous abstenir. D’un côté, le remplacement par du LED est positif d’un point
de vue consommation énergétique, c’est indéniable. Malheureusement, il y a aussi un côté négatif…
Le LED, c’est une pollution lumineuse non négligeable et c’est peu respectueux de la biodiversité
nocturne : insectes, certains oiseaux mais aussi la flore aux pieds des poteaux sont perturbés par
cette lumière souvent assez forte… La Majorité a reconnu que c’était effectivement le cas et que
plusieurs études le démontraient. Pour pallier à cela, les nouveaux éclairages LED sont modulables et
l’intensité lumineuse peut diminuer en fonction de l’heure avancée de la nuit. Cela dit, là où ils sont déjà
installés, l’intensité lumineuse ne semble pas varier… La Majorité nous informe également que RESA
proposait aussi de placer des lampes à des endroits de la commune où il n’y en a pas (par exemple, la
Boucle de l’Ourthe…). Heureusement, ils ont fait savoir au gestionnaire de réseau qu’Esneux n’était
pas intéressée. Suite aux réponses de l’échevine de l’Environnement, nous avons finalement décidé
de voter POUR.
Au point 21, il fallait ratifier la pré-convention de coopération dans le cadre des mises en place
futures des pôles territoriaux. Nous avons voté pour car au niveau communal, on ne peut pas
s’opposer à ces pôles. C’est d’ailleurs dans le décret : le refus pour un PO d’adhérer entraînera des
sanctions… Néanmoins, Fabian a voulu rappeler que ce décret est massivement rejeté par les
logopèdes notamment et qu’il causera immanquablement toute une série de désagréments et pour
les enfants à besoin(s) spécifique(s) et pour les PO et pour les professionnels qui devront travailler
avec les élèves. Fabian a aussi rappelé ce qui saute aux yeux : le but premier de ce décret n’est pas le
bien-être des élèves (et encore moins celui des personnels) mais bien la volonté de réduire les
dépenses. Or, dans l’enseignement, réduire les dépenses, cela se fait toujours aux dépens de tous…
Nous avons profité des points 23 et 24 pour reparler du décret gratuité de l’enseignement, mais
surtout de la communication qui a été faite aux parents dans les écoles communales concernant ce
décret. Contrairement à ce qui a été annoncé aux parents, la gratuité de l’enseignement ne signifie
pas « plus aucune visite, sortie ou voyage ». Cela signifie que le coût doit être pris en charge par le
PO. Néanmoins, le décret « gratuité » même s’il se prénomme « gratuité », ne prévoit pas une totale
gratuité. Certaines dépenses peuvent encore être réclamées aux parents. Nous avons souligné que le
dernier courrier envoyé par l’échevine de l’enseignement était bien plus clair et explicite que
l’information donnée oralement dans les écoles et qui s’avérait en plus fausse…
Au point 25 (rapport d’activité de l’AISOA), nous avons considéré ce rapport comme étant trop
sibyllin et avons voté contre.
Contrairement au rapport du point 26 (rapport d’activité d’Ourthe-Amblève Logement), qui est fort complet et pour lequel nous avons voté POUR.
L’autre groupe de l’opposition s’est démarqué avec 3 remarques importantes concernant les points
relevant de l’urgence impérieuse et pour lesquels le Collège a dû débloquer des fonds sans passer par le Conseil Communal. La première remarque concerne un considérant en particulier qui évoquait un article de presse tendancieux. Cet article paru quelques jours seulement après la décrue, concernait les alertes IRM. Or, il y a une commission d’enquête parlementaire au travail pour savoir ce qu’il s’est passé. Le Conseil communal à l’unanimité décide de supprimer ce considérant de tous les points qui
l’évoquaient.
La seconde remarque concerne le montant de certaines dépenses. Certains points mentionnent des dépenses précises. Mais d’autres dépenses, non : montant imprécis ou inconnus à ce jour. Ces points sont retirés de l’ordre du jour par la Majorité.
La troisième remarque concerne la façon dont ces dépenses, qui sont des dépassements de budget, sera comptabilisée dans les comptes communaux. D’après le Directeur Général, ces dépenses doivent être écrites dans un article budgétaire créé à la demande de la Région Wallonne. La question sera posée au directeur financier.
Au point 66, il était question d’approuver le résultat final des demandes d’aides financières pour
cause de crise sanitaire. Les clubs et associations, selon leurs réponses, ont été classés en 4
catégories. Toutes les associations qui y ont droit selon les critères votés lors d’un précédent conseil
communal recevront une aide financière correspondant aux conséquences du covid sur ses activités.
Les associations de la plus haute catégorie recevront +/- 1200€, les suivants +/- 960€, +/- 600€ ou +/-
260€. Les 30 000€ prévus seront donc entièrement distribués à la cinquantaine d’associations et de
clubs sportifs Esneux-tilffois. Pour rappel, le travail était le fruit de la coopération entre les 4 groupes
politiques du conseil communal.
Le point 68 a été ajouté en urgence, il s’agissait d’approuver le projet communal remis à la Région
dans le cadre du “Plan d’Investissement Wallonie cyclable”, qui doit permettre à la commune
d’obtenir une subvention de 300.000 € pour des travaux sur les voiries communales. L’urgence était
justifiée par la date du 1er octobre à laquelle le dossier devait être remis. La bourgmestre, qui est
également l’échevine de la mobilité, nous a expliqué que la responsable Mobilité dans les services
communaux n’avait pas eu le temps de préparer un dossier, et que le collège s’était ainsi orienté vers l’auteur de projet des aménagements des abords du nouveau Pont de Tilff pour rédiger le dossier !
Nous avons regretté ce défaut d’organisation et cette précipitation et, tout en montrant de la
compréhension pour les effets néfastes de la situation difficile due aux inondations sur le travail de
l’administration, nous avons critiqué plusieurs aspects du dossier remis, notamment l’idée de créer
un parking à vélos sur la future place de Tilff pour un coût de plus de 230.000 € (!). Il nous a semblé
qu’une réflexion entamée plus tôt, qui aurait pu bénéficier des conseils éclairés du Gracq, aurait
permis de cibler beaucoup plus efficacement les vrais besoins des cyclistes. Nous nous sommes
abstenus.
En divers, nous avons évoqué la retransmission des débats du Conseil Communal en direct, la mise en
place du covid Safe Ticket, les inondations (le cas de certaines habitations, le draguage du cours
d’eau, la reconstruction, …), le cas du camping de Hony, le délai pour la réfection des salles
communales, le comité de pilotage des actions en faveur de l’Energie Durable et du climat.