Le 28 janvier 2009, la majorité du conseil communal votait, contre l’avis de l’opposition, une convention liant la Commune à Infrabel et la SPW. Depuis, la population se demande ce qu’est devenu l’engagement de la Bourgmestre Laura Iker, de tenir une nouvelle réunion publique d’information dans le « tout début janvier 2009 »…
Pour rappel, cette convention définit les modalités du remplacement du pont de Tilff : elle fixe le tracé du nouvel itinéraire, constituant ainsi une rocade modèle ter avec passage sous voie entre le quai du Halage et la rue d’Angleur (à hauteur de la pépinière : voyez ci-dessous).
Malgré les dénégations de la majorité et les déclarations rassurantes des défenseurs du projet, nul n’est dupe quant à la véritable nature de cette convention : il s’agit bel et bien d’un contrat entre les trois parties, qui les lie au projet annoncé.
L’étude d’incidences est encore dans les limbes. L’appel d’offres a été lancé aux entreprises intéressées, qui sont appelées à soumettre leurs desideratas pour le 2 avril 2009. Dans l’état actuel des choses, seul le refus du fonctionnaire délégué pourrait rendre cette convention caduque, comme le confirmait le Ministre Steven Vanackere, CD&V, interrogé sur la portée exacte de cette convention, en date du 3 février 2009 par le député fédéral Ecolo Philippe Henry.
Que penser dès lors de l’entêtement de la Bourgmestre au Conseil communal, clamant haut et fort que seul importe l’article premier de cette convention ?
En effet, si cet article en stipule l’objet, à savoir le règlement des modalités d’étude, d’exécution et de financement des travaux ainsi que de gestion future des ouvrages, les articles suivants explicitent quels sont les travaux en question !
Le projet redouté par la population est bel et bien en route… Les débats au Conseil communal avaient pourtant laissé entendre que la majorité des élus estimait qu’il fallait prendre en compte au moins une proposition alternative, celle du tunnel sous le Sart-Tilman.
Et que penser de la position girouette de certains conseillers MR, qui ont voté pour un remplacement du pont à l’identique lors de la législature précédente (option qualifiée de « solution de « bon sens » par le Ministre de l’urbanisme, André Antoine !) et qui, une fois dans la majorité, suivent le PS en entérinant l’option de la Rocade ? Vote absurde, quand tu nous tiens …
Force est de constater que la majorité PS-MR se moque de l’avis de la population, et de l’électeur. La chronologie des événements montre à suffisance que le PS,
seul à voter contre la reconstruction du pont à l’identique lors de la législature précédente,
et majoritaire au Collège lors de cette législature,
ne renoncera pas à SA ROCADE, faisant ainsi preuve d’un entêtement et d’un manque de bon sens irresponsables. On peut se demander d’ailleurs quel est l’intérêt véritable du PS dans ce dossier.
Face à tant d’expectative, puisque les parties en présence (tant la Commune que le Service public de Wallonie (SPW ex MET) que celui de l’Urbanisme) n’ont pas su s’accorder sur les conclusions pourtant claires de la première étude d’incidences,
Ecolo demande, à travers ses représentants au niveau communal, régional et fédéral, aux actuels intervenants de ce dossier d’effectuer sans délai une évaluation soigneuse des alternatives diverses qui ont été avancées successivement :
un pont à l’identique « amélioré » ;
une rocade ter avec passage sous voie ;
un surbaissement de voie près de la gare de Tilff sans modification du tracé de la N633 au passage de Tilff ;
un projet TuFer de tunnel.
- Qu’en est-il du cout complet de chacun de ces projets comparés sur 50 ou 100 ans ?
- Quid de leur empreinte écologique respective (cout, construction, utilisation) ?
Dans ce contexte, Ecolo-Esneux doute que le projet de rocade ter, qui n’avait dès son évocation rien pour séduire, puisse encore tenir la comparaison…
Confronté aux entêtements, aux dérobades, aux pirouettes et aux retournements de veste, le Citoyen esneutois ne peut que déplorer le fiasco des pouvoirs publics dans ce dossier du pont de Tilff.
En dépit de la confusion que jette le vote de la convention de fin janvier 2009, Ecolo persiste à croire que la raison et l’étude des solutions alternatives pourra mener au dénouement heureux de ce dossier majeur pour l’entité communale et son urbanisme. Même s’il est déjà certain que la solution sera douloureuse pour le porte-monnaie des citoyens.
Jean-Paul Libotte.
secrétaire d’Ecolo-Esneux